mon coeur amoureux


Il semble qu'en écrivant à l'encre, la trace qui reste sur la plume
par exposition peut-être à l'air libre
et par séparation vis-à-vis de la source
qui perle à son extrémité et qui se veut ici à l'origine de couleur noire,
ou bien qui s'y dépose par sudation, se teinte de manière rougeâtre
comme une tâche de sang sur métal.

Serait-ce le signe ou l'empreinte résultant de l'acte d'écriture
au sens physiologique du terme, la plume y laissant son fluide interne,
non plus uniquement sur la feuille mais aussi sur sa propre tête,
y marquant sa blessure, son offrande sacrificielle, son propre sang
pour féconder une quelconque écriture.

Ce ne sont ici que simples observation et constatation à mon image.
Pourquoi donc ne pourrais-je pas exprimer ainsi
ce qui demeure au plus profond de ce que ma seule surface
voudrait exprimer car, au-delà,
il reste toujours un obstacle silencieux par nature qui garde
ce qui est indicible, ce qui demeure secret et mystère, ce qui se cache
et ne se révèle pas derrière ce mot même de mystère.
Ce qu'il ne faut pas dire non plus, ce qui pourrait être incompréhensible
pour les autres mais qui pourtant prend racine en nous.

Ce je ne sais trop quoi qui se laisse pourtant deviner
ou peut-être même espérer par l'écriture et sa recherche,
toujours en quête, appelant à l'expression
et voulant se faire maître d'un langage temporaire et borné,
qui grandit pourtant,
qui évolue par métempsycose peut-être, signe après signe,
suivant ses moyens de communications et de compréhensions étrangères
les unes aux autres, indépendantes mais exprimées toujours plus en avant,
au fur et à mesure, pour aller du silence à l'universel.




gauche left fleche ancre haut droite right fleche

ligne de basse